Évaluer sans noter – Éduquer sans exclure (Questions de classe)

Entretien paru sur le site Question des classes

 

Etiennette Vellas (GREN) et Michel Neumayer (GFEN), qui ont coordonné l’ouvrage Évaluer sans noter, éduquer sans exclure [1] (Lien international d’Éducation nouvelle, www.lelien.org), répondent aux questions de Q2C.

Comment est née l’idée de cet ouvrage ?

Etiennette Vellas : Ce livre est né de cette prise de conscience : il y a urgence de nous désintoxiquer de l’habitude du chiffrage de l’humain, de sa notation dès l’entrée à l’école. D’où la décision du Lien International d’Éducation nouvelle (LIEN) de prendre comme problématique de ses Rencontres 2015 la question de la note à l’école, très vite élargie à la problématique de l’évaluation servant le tri, la sélection, l’exclusion, la ségrégation de tant de jeunes et d’adultes de nos sociétés.

Michel Neumayer : Parallèlement, André Soutrenon, éditeur de Chronique sociale, qui avait appris la tenue de nos 5èmes Rencontres et s’intéressait vivement au thème : « Dé-chiffrer l’humain » nous faisait la proposition de les accompagner d’un livre qui élargirait l’audience de notre travail.
Il faut remercier cet éditeur dynamique qui offre aux associations, aux mouvements militants la possibilité d’écrire de tels ouvrages liés à une rencontre, un colloque, un symposium, une université d’été. Notre livre est ainsi sorti de presse la veille de nos Rencontres du LIEN 2015. Les échos qu’il suscite se poursuivent aujourd’hui.


Écrire à plusieurs ? Comment avez-vous fait ?

M.N. : Dans cette aventure collective se sont mobilisés une vingtaine de personnes d’Europe et du Maghreb, toutes membres de groupes du LIEN.
Nous avons commencé concrètement par un appel à écriture diffusé dans les groupes nationaux. Un collectif de coordination s’est ensuite mis en place (deux personnes de Suisse et de France ayant déjà publié à Chronique sociale + trois autres venues d’autres pays). Chaque auteur qui répondait à l’appel général choisissait son entrée personnelle pour traiter la problématique. Une fois les textes reçus, les coordinateurs ont demandé à trois autres personnes de traiter d’aspects leur semblant manquants : en particulier sur la question de l’histoire de la notation mais aussi du rôle de l’inspection en la matière et enfin sur la question de l’accompagnement.
Aucun texte reçu n’a été refusé ou abandonné. Tous ont été retravaillés, à travers des aller et retour par mails entre les auteurs et les coordinateurs.

E.V. : Parallèlement la revue Éducateur du syndicat des enseignants de Suisse romande a joué un rôle de tremplin dans l’écriture du livre. Consacrant dès février 2015 un dossier de 15 pages à la thématique « Dé-chiffrer l’humain », avant que soit lancé l’appel à écriture du livre, huit auteurs du futur livre y travaillaient donc déjà.
M.N. & E.V. : L’écriture de cet ouvrage a représenté un travail international passionnant : à travers la confrontation de nos pensées et de nos textes s’affinait notre projet de Rencontre.

 

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